Commerce Informel Bénin-Nigéria : Un Défi Économique pour Patrice Talon en 2024

Le commerce informel entre le Bénin et le Nigéria a atteint des sommets en 2023, privant l'économie béninoise de précieuses recettes. Découvrez les défis auxquels Patrice Talon est confronté pour réguler ces échanges.

Commerce Informel Bénin-Nigéria : Un Défi Économique pour Patrice Talon en 2024

C'est un coup dur pour l'économie béninoise et un défi majeur pour le président Patrice Talon. Les résultats de l'Enquête sur le commerce extérieur non enregistré (Ecene), menée par l'Institut national de la statistique et de la démographie (Instad), révèlent que le commerce informel entre le Bénin et le Nigéria a atteint des niveaux alarmants en 2022 et 2023. Ces échanges, principalement axés sur l'importation d'huiles de pétrole et de minéraux bitumineux, représentent une part écrasante des importations totales du Bénin en provenance du Nigéria, échappant ainsi largement au contrôle de l'État béninois.

Des Chiffres Alarmants pour le Commerce Informel

En 2022, les importations de marchandises via des circuits informels en provenance du Nigéria étaient estimées à 716,2 milliards de FCFA, soit 89,94 % de la valeur totale des importations informelles du Bénin. En 2023, ce chiffre a grimpé à 935,6 milliards de FCFA, représentant 93,96 % de ces importations. Cette augmentation traduit une expansion rapide et inquiétante du commerce informel, en dépit des efforts du gouvernement pour réguler les échanges commerciaux avec ses voisins.

Les produits phares de ce commerce informel sont principalement les huiles de pétrole ou de minéraux bitumineux, qui représentent 75,85 % des importations en 2022 et 80,27 % en 2023. Ces marchandises, essentielles pour l'économie béninoise, échappent au contrôle douanier, privant ainsi l'État de précieuses recettes fiscales.

Un Impact Économique Considérable

Le commerce informel avec le Nigéria ne se limite pas aux hydrocarbures. Il englobe également des produits alimentaires, des boissons, des combustibles et des lubrifiants, qui constituent une part non négligeable des échanges commerciaux non enregistrés. En 2022, les importations informelles du Bénin avec le Nigéria représentaient 796,3 milliards de FCFA, et en 2023, ce chiffre a atteint 995,7 milliards de FCFA. Ces montants illustrent non seulement l'ampleur du commerce informel mais aussi le manque à gagner pour l'économie béninoise.

Pour un pays comme le Bénin, où l'économie dépend fortement des recettes douanières et du commerce transfrontalier, ces chiffres sont préoccupants. Le manque à gagner pour l'État est énorme, et il représente un défi de taille pour l'administration Talon, qui devra trouver des solutions pour réguler et formaliser ces échanges.

Les Défis pour Patrice Talon

Le président Patrice Talon fait face à un double défi. D'une part, il doit s'attaquer au commerce informel qui prive l'État de recettes vitales. D'autre part, il doit garantir la sécurité des échanges commerciaux avec le Nigéria, tout en facilitant l'accès des produits béninois au marché nigérian.

Les solutions ne sont pas simples. Réguler le commerce informel nécessite non seulement des réformes douanières et des investissements dans les infrastructures de contrôle, mais aussi une coopération accrue avec le Nigéria pour harmoniser les politiques commerciales. De plus, il est crucial de sensibiliser les acteurs économiques aux avantages de la formalisation des échanges, notamment en termes de sécurité, de stabilité des prix et de protection contre les fluctuations du marché informel.

Perspectives d'Avenir

La lutte contre le commerce informel est essentielle pour sécuriser les recettes de l'État et renforcer l'économie béninoise. Si des mesures adéquates ne sont pas prises, le commerce informel continuera de s'étendre, exacerbant les pertes économiques et affaiblissant la position du Bénin dans les échanges commerciaux régionaux.

Patrice Talon devra redoubler d'efforts pour changer la donne. La mise en place de corridors commerciaux sécurisés, le renforcement des capacités douanières et une meilleure coopération régionale sont autant de pistes à explorer pour limiter les effets néfastes du commerce informel.

Conclusion

Le commerce informel entre le Bénin et le Nigéria représente un défi économique majeur pour le gouvernement béninois. Les pertes en recettes fiscales sont considérables, et l'ampleur de ce phénomène met en lumière les failles dans la régulation des échanges transfrontaliers. Patrice Talon, confronté à cette réalité, devra élaborer une stratégie efficace pour réduire l'impact de ce commerce informel et sécuriser les intérêts économiques du Bénin.