L'éclipse des rois de Wall Street : la récession des riches

Ces derniers mois, il est devenu évident que les temps sont durs pour les riches. Elon Musk, le patron de Tesla, a récemment fait son entrée dans le Guinness des records en étant l'homme ayant perdu le plus d'argent dans l'histoire : 200 milliards de dollars entre novembre 2021 et la fin 2022. De son côté, Tim Cook, le patron d'Apple, a fait voter par ses actionnaires la réduction de 40 % de sa rémunération probable en 2023. Mark Zuckerberg, le fondateur de MetaFacebook, a vu sa fortune se diviser par trois, tombant à 50 milliards de dollars.

La correction de ces fortunes colossales s'explique avant tout par la fin de la politique d'argent gratuit qui avait conduit, pendant la pandémie de Covid19, à l'envolée des capitalisations boursières. Les taux directeurs de la Fed, qui étaient à zéro depuis mars 2020, sont désormais supérieurs à 4,25 %. Aujourd'hui, Wall Street est revenue à des valorisations d'un niveau pré-pandémique, faisant subir une cure d'amaigrissement aux plus riches.

Selon Forbes, les milliardaires américains ont perdu 660 milliards de dollars en 2022, un recul de 13 % pour une fortune globale qui atteint encore 4 500 milliards. Certes, les gains mirobolants de 2020 et 2021 n'ont pas été effacés, mais la correction est telle que le Wall Street Journal a publié une chronique sur la "richcession", la "récession des riches".

La crise qui a commencé par une crise boursière va frapper d'abord les plus fortunés, en raison de la baisse de Wall Street, de la chute annoncée de l'immobilier et des plans sociaux qui, une fois n'est pas coutume, commencent par les salariés les mieux payés, notamment dans la tech. Le Wall Street Journal rappelle entre autres que le salaire annuel médian chez Facebook et Twitter, qui ont licencié en masse, était respectivement de 295 000 dollars et 230 000 dollars en 2021.

Il est important de souligner que cette situation n'est pas sans conséquence pour l'économie dans son ensemble. La "richcession" est un avertissement sur un ralentissement économique inédit qui pourrait avoir des répercussions sur tous les niveaux de la société. Il est temps de réfléchir à des politiques économiques qui ne se concentrent pas uniquement sur les intérêts des plus riches, mais qui prennent en compte l'ensemble de la population.