Procès historique en Mauritanie: l'ancien chef d'Etat accusé de corruption
L'ex-président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, comparait mercredi devant un tribunal de Nouakchott pour des accusations d'enrichissement illicite et d'abus de pouvoir. Il est comparé à une dizaine de hautes personnalités pour ce procès historique qui pourrait donner un signal fort sur la lutte contre la corruption en Mauritanie.
L'ex-président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, a comparu devant un tribunal de Nouakchott mercredi, accusé d'avoir abusé de son pouvoir pour amasser une fortune immense. Il est comparé à une dizaine de hautes personnalités, dont deux anciens chefs de gouvernement, d'ex-ministres et des hommes d'affaires, qui ont été placés en détention mardi après-midi en vue de ce procès historique.
Les prévenus répondent d' «enrichissement illicite», «abus de fonctions», «trafic d'influence» ou «blanchiment». Le procès se déroule dans un box aux allures de cage métallique dans un tribunal encerclé par des centaines de policiers, dont l'accès est filtré.
C'est un événement inédit dans ce pays charnière entre le Maghreb et l'Afrique subsaharienne, qui a été secoué naguère par les coups d'Etat et les agissements jihadistes mais qui est revenu à la stabilité sous la présidence de M. Aziz.
M. Aziz, 66 ans, est l'un des rares ex-chefs d'Etat à devoir rendre compte sur la façon dont il s'est enrichi au pouvoir. Ses pairs jugés par les justices nationale ou internationale le sont surtout pour des crimes de sang. Le résultat de ce procès sera suivi avec attention, car il pourrait donner un signal fort sur la lutte contre la corruption en Mauritanie.