Martinez Zogo : un symbole de la lutte contre la corruption au Cameroun

L'assassinat de Martinez Zogo, journaliste à forte audience au Cameroun, a suscité un tollé d'indignation dans le pays et dans plusieurs pays d'Afrique. Zogo était le directeur de la radio Amplitude et animait l'émission Embouteillage, où les affaires sales et autres comportements inciviques étaient dénoncés à foison. Selon des commentateurs locaux, c'est la mafia qui aurait "frappé" Zogo, et ils affirment que la mafia se développe de plus en plus au Cameroun.

Dans la salle de rédaction d'Amplitude FM, il n'y a que pleurs et lamentations depuis le matin, selon des médias locaux. Des centaines d'auditeurs de Zogo se sont joints aux journalistes éplorés pour rendre hommage au journaliste assassiné, avec des bouquets de fleurs ou des bougies.

Cyrielle Rolande Bechon, directrice de l'ONG camerounaise Nouveaux Droits de l'Homme, demande des réponses aux autorités. "Je crois que les Camerounais demandent à savoir la vérité sur ce cas, souligne-t-elle par téléphone au micro de RFI. On pense que c’est le cas de trop. Nous voulons croire encore que le Cameroun est un État de droit. On veut croire à cette lueur qui est qu’il y a quand même des gens qui dirigent ce pays et que ces gens-là n’ont pas pour vocation de semer la terreur, mais qu’ils ont effectivement quelque part, dans le fond, envie de préserver un État, et que toutes les personnes, impliquées d’une manière ou d’une autre dans cette affaire, doivent répondre de leurs actes".

L'assassinat de Zogo rappelle combien il est important de protéger les journalistes et de garantir la liberté de la presse dans tous les pays. Les autorités doivent enquêter sur cet assassinat et traduire les responsables devant la justice. Les Camerounais et les citoyens de tous les pays ont le droit de connaître la vérité sur cette tragédie.