L'Algérie joue carte maîtresse dans la crise énergétique en Europe
En cette période de crise énergétique, l'Algérie se montre en position de force face à l'Europe, qui cherche à obtenir des livraisons de gaz supplémentaires. Le pays des fennecs est disposé à exporter plus de gaz, mais à des prix conformes à ceux du marché et exige des contrats à long terme. L'Algérie souhaite également devenir un fournisseur d'électricité pour l'Union Européenne.

En cette période de crise énergétique, l'Algérie se montre en position de force face à l'Europe, qui cherche à obtenir des livraisons de gaz supplémentaires. Le pays des fennecs est disposé à exporter plus de gaz, mais à des prix conformes à ceux du marché. La Sonatrach, société nationale algérienne des hydrocarbures, exige également que l'Union Européenne s'engage sur des contrats à long terme.
Selon le président de la Sonatrach, Toufik Hakkar, "si Sonatrach comprend que la sécurité et la diversification de l'approvisionnement sont des problèmes clés pour les pays européens, ceux-ci doivent également s'engager dans des accords d'achat à long terme afin de garantir la sécurité de la demande."
L'Algérie souhaite également augmenter ses exportations de gaz à 100 milliards de mètres cubes en 2023, soit le double des volumes actuels. Pour y parvenir, le pays compte sur des investissements étrangers pour accroître sa production. Le ministre de l'Énergie, Mohamed Arkab, a ainsi invité les Européens à ne pas "changer de cap" sur cette question des investissements.
En plus de son potentiel en gaz, l'Algérie souhaite également devenir un fournisseur d'électricité. Le Président Abdelmadjid Tebboune a même lancé l'idée d'un câble sous-marin pour relier l'Algérie à l'Europe et ainsi exporter ses surplus d'électricité. Le pays pourrait même reprendre la production de charbon, une première depuis 1962, grâce à l'exploitation d'un gisement près de Béchar, dans l'ouest du pays.
Bien que l'Algérie soit un acteur majeur de l'énergie en Afrique, certains experts doutent qu'elle puisse totalement remplacer la Russie en matière d'hydrocarbures. "Personne n'a le potentiel pour remplacer les 170 milliards de mètres cubes russes", rappelle Mourad Preure, ancien dirigeant de la Sonatrach.
En tout état de cause, l'Algérie entend fixer ses conditions pour augmenter ses exportations de gaz et devenir un fournisseur d'électricité pour l'Europe, en cette période de crise énergétique.