Mali : La Classe Politique Réagit à la Levée de la Suspension des Activités Politiques
La levée de la suspension des activités politiques au Mali a été bien accueillie par la classe politique. Découvrez les réactions et les implications pour la transition politique.

Le gouvernement malien a annoncé, lors du Conseil des ministres de mercredi dernier, la levée de la suspension des activités des partis politiques et des associations à caractère politique. Cette décision, très attendue, a été bien accueillie par la quasi-totalité de la classe politique malienne. Voici un tour d'horizon des réactions.
Un Soulagement Général
Moussa Mara, Ancien Premier Ministre
Sur sa page Facebook, l’ancien Premier ministre Moussa Mara a salué cette décision, la qualifiant de « raisonnable » et répondant aux attentes de la majorité des forces vives du pays. Il a également profité de l’occasion pour demander la libération des hommes politiques arrêtés en lien avec cette suspension désormais caduque et l’abandon de toutes poursuites à leur encontre. « J’encourage enfin les autorités à engager des mesures d’apaisement de l’environnement sociopolitique et à travailler avec les acteurs politiques en vue de la mise en place d’un chronogramme crédible vers le retour de notre pays à l’ordre constitutionnel », a-t-il déclaré.
Union pour la République et la Démocratie (URD)
L’Union pour la République et la Démocratie (URD) a également exprimé sa satisfaction. Le parti avait, dans un communiqué daté du 12 avril, demandé aux autorités de la Transition de revoir le décret n°2024-0230/PT-RM du 10 avril 2024, suspendant les activités politiques, pour apaiser le climat politique et social. La levée de cette suspension répond donc à une de leurs principales préoccupations, et l'URD espère que cette décision contribuera à améliorer le climat sociopolitique et à rassembler les énergies autour des priorités du pays.
Nouvel Espoir pour le Mali (Nema)
Le parti Nouvel Espoir pour le Mali (Nema) s’est réjoui de cette mesure, exprimant sa gratitude envers les autorités de la Transition pour leur décision dans ce contexte de tensions politiques. Nema a réitéré son soutien aux autorités pour une transition réussie.
Appels à l’Unité et à la Libération des Détenus
Mohamed Chérif Coulibaly, Adéma-PASJ
Mohamed Chérif Coulibaly, président du mouvement national de la Jeunesse de l'Alliance pour la Démocratie au Mali-Parti Africain pour la Solidarité et la Justice (Adéma-PASJ), a salué la décision comme un signe de sagesse des autorités. Il a décrit cette levée de suspension comme une « main tendue » aux forces politiques pour aller vers un apaisement de la situation sociopolitique du pays. Coulibaly a également demandé la libération des camarades arrêtés pour avoir tenu une réunion pendant la période de suspension, affirmant que leur libération serait un indicateur de la bonne volonté des autorités.
Housseïni Amion Guindo, Codem
Housseïni Amion Guindo, président de la Convergence pour le Développement du Mali (Codem) et ancien ministre, a également réagi favorablement, tout en soulignant que son appréciation complète dépendra de la libération des camarades détenus sur la base du décret de suspension et de l'évolution générale de la situation.
PRVM-Fasoko
Le Parti pour la Restauration des Valeurs du Mali (PRVM-Fasoko) a exhorté le gouvernement à renouer le dialogue avec la classe politique et l'ensemble des forces vives de la nation afin de trouver un consensus national autour des préoccupations actuelles.
Contexte et Perspectives
Pour rappel, le jeudi 20 juin dernier, une dizaine d’hommes politiques ont été arrêtés chez l’ancien ministre de l’Éducation nationale, Moustapha Dicko, pour « atteinte à la sûreté de l’État ou autres ». Parmi eux, l’ancien ministre de la Justice, Me Mohamed Aly Bathily, a été placé sous mandat de dépôt le 8 juillet pour les mêmes infractions. La levée de la suspension des activités politiques pourrait faciliter leur libération et contribuer à apaiser le climat politique au Mali.
Cette décision marque une étape importante dans le processus de transition politique au Mali, et il est essentiel que le gouvernement et les acteurs politiques continuent de travailler ensemble pour assurer une transition pacifique et réussie vers un ordre constitutionnel stable.