Burkina Faso : nouvelle arrestation du lieutenant-colonel Zoungrana

Le lieutenant-colonel Emmanuel Zoungrana, officier supérieur de l'armée burkinabè, a été interpellé mardi à son domicile à Pabré, près de Ouagadougou, alors qu'il bénéficiait d'une liberté provisoire dans le cadre d'une procédure judiciaire pour tentative de déstabilisation des institutions de l'État. Selon les premiers éléments de l'enquête du tribunal militaire, Zoungrana est impliqué dans une nouvelle affaire de tentative de coup d'État. La crise sécuritaire que connaît le Burkina Faso a mis en lumière les faiblesses de l'armée et a contribué à la radicalisation de certains de ses membres, ce qui a conduit à ces tentatives de déstabilisation.

Burkina Faso : nouvelle arrestation du lieutenant-colonel Zoungrana

Le lieutenant-colonel Emmanuel Zoungrana, officier supérieur de l'armée burkinabè, a été interpellé mardi à son domicile à Pabré, près de Ouagadougou, alors qu'il bénéficiait d'une liberté provisoire dans le cadre d'une procédure judiciaire pour tentative de déstabilisation des institutions de l'État. Selon les premiers éléments de l'enquête du tribunal militaire, Zoungrana est impliqué dans une nouvelle affaire de tentative de coup d'État. Des militaires en collusion avec des civils préparaient selon l'enquête une déstabilisation des institutions de l'État. Le procureur militaire a cité deux soldats, l'adjudant-chef Neboa Charles et l'adjudant Traoré Adama, comme étant à l'origine de cette opération et a indiqué qu'ils devaient être appuyés par des éléments d'autres unités.

Selon le parquet militaire, ce groupe était en contact avec l'Unité Mamba vert de Zoungrana et projetait de lancer des attaques simultanées sur la Radiodiffusion télévision nationale du Burkina, la Maison d'arrêt et de correction de l'armée où Zoungrana était détenu pour d'autres faits similaires et la résidence du chef de l'État. Le parquet militaire a également expliqué que pour certains membres de ce groupe, Zoungrana était "l'homme de la situation" après les événements du 30 septembre qui ont porté le capitaine Ibrahim Traoré au pouvoir après huit mois de transition du lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba, tombeur de Roch Marc Kaboré en janvier dernier. Selon le parquet, certains membres de ce groupe voulaient porter Zoungrana à la tête de l'État, tandis que d'autres cherchaient simplement à le libérer de la Maison d'arrêt et de correction de l'armée (MACA).

Le procureur militaire a justifié l'implication présumée de Zoungrana dans cette affaire par son interaction avec les mis en cause lors de visites à la prison militaire et au cours d'échanges téléphoniques, en particulier grâce à un téléphone portable découvert lors d'une fouille de sa cellule en novembre 2022. Zoungrana a passé la nuit à la gendarmerie de Paspanga, à Ouagadougou, après des heures d'audition au tribunal militaire. Il a été confronté dans l'après-midi au Dr Aristide Ouédraogo, président du Front patriotique pour le renouveau, qui a lui aussi été interpellé mardi.

Il s'agit de la dernière affaire en date impliquant des militaires dans des tentatives de déstabilisation du pouvoir au Burkina Faso. Le pays a connu une série de coups d'État et de tentatives de coups d'État au cours des dernières décennies, mettant en lumière les tensions et les rivalités au sein de l'armée. Les autorités burkinabè ont récemment lancé une campagne de réforme de l'armée dans le but de lutter contre ces problèmes, mais il reste encore du chemin à parcourir pour assurer une stabilité politique durable dans le pays.

Il est important de souligner que la situation actuelle est en grande partie due à la crise sécuritaire que connaît le Burkina Faso, avec l'insurrection de groupes terroristes dans le nord du pays et la multiplication des attaques terroristes dans d'autres régions. Cette crise a mis en lumière les faiblesses de l'armée burkinabè et a contribué à la radicalisation de certains de ses membres, ce qui a conduit à ces tentatives de déstabilisation.