Ayorou : la nouvelle base des forces spéciales françaises dans la lutte contre les jihadistes
Alors que les forces spéciales françaises ont été officiellement poussées à quitter le Burkina Faso, elles devraient se replier au Niger. Selon des sources proches du gouvernement français, une réarticulation du dispositif militaire en Afrique de l’Ouest est en cours, avec le déplacement de ces forces spéciales vers Ayorou, une ville située près de l'épicentre des combats contre les jihadistes.

Alors que les forces spéciales françaises ont été officiellement poussées à quitter le territoire burkinabé, elles devraient se replier au Niger. Selon des sources proches du gouvernement français, une réarticulation du dispositif militaire en Afrique de l’Ouest est en cours, avec le déplacement de ces forces spéciales vers Ayorou, une ville située près de l'épicentre des combats contre les jihadistes à 200 kilomètres au nord-ouest de Niamey.
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Cette ville est considérée comme un point stratégique car elle se trouve au nord de la région de Tillaberi, qui concentre l’essentiel des attaques de l’Etat islamique au Grand Sahara (EIGS). Elle est également proche du Mali, où les combattants de l’EIGS contrôlent déjà la route entre Menaka et Anderamboukane à la frontière nigérienne.
Les autorités nigériennes ont donné leur accord pour cette réarticulation, et les forces spéciales françaises travailleront en étroite collaboration avec l’armée nigérienne. Les opérations seront pilotées depuis un PC conjoint à Oualam, au nord de Niamey.
En février 2022, le président du Niger, Mohamed Bazoum, avait donné son accord de principe au déploiement de davantage de soldats européens sur son sol après l’annonce de leur retrait du Mali. Deux mois plus tard, le parlement du pays a adopté un projet de loi autorisant l’arrivée sur son territoire de forces spéciales européennes.
La réarticulation du dispositif militaire français en Afrique de l’Ouest est un sujet régulièrement abordé lors des conseils de défense à l’Elysée. Les forces spéciales devraient être redéployées rapidement au Niger, dans un esprit de coopération avec l’armée nigérienne. Cela va d’une aide au renseignement à l’appui aérien et logistique en passant par une participation au combat avec des troupes au sol.
En fin d’année, une centaine de soldats français, et deux fois plus du côté nigérien, ont participé à des combats dans le cadre de l’opération Almahaou, dans une zone contrôlée par l’EIGS à l’est du Niger. Cela montre que la « doctrine » de la coopération avec les armées locales est clairement en place.