Naissance de la Confédération de l'Alliance des États du Sahel : Une Nouvelle Ère pour la Coopération Régionale

Contexte et Déclaration

Le 18 mai 2024, Abdoulaye Diop, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale du Mali, a annoncé officiellement la création de la Confédération de l'Alliance des États du Sahel (AES) après une audience avec le général Abdourahamane Tchiani du Niger. Diop a déclaré : « Nous pouvons considérer très clairement, aujourd'hui, que la Confédération de l'Alliance des États du Sahel (AES) est née ».

Origine et Objectifs

L'AES a été initialement formée le 16 septembre 2023 en tant qu'alliance de défense mutuelle entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso. Cette initiative a été une réponse directe aux menaces d'intervention militaire de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) après les changements de régimes dans ces pays. L'alliance vise à renforcer la coopération militaire et à stabiliser la région du Sahel, qui est marquée par des insurrections et des menaces terroristes croissantes.

Développements Récents

En janvier 2024, les trois pays membres de l'AES ont décidé de quitter la CEDEAO, officialisant cette rupture par des annonces simultanées sur leurs chaînes de télévision nationales. Cette décision a marqué une étape significative dans la consolidation de l'AES en tant qu'entité indépendante, capable de répondre aux défis sécuritaires régionaux de manière autonome.

En mai 2024, à Niamey, les chefs d'état-major des forces armées des trois pays ont finalisé un projet de texte créant la Confédération de l'AES. Ce projet vise à institutionnaliser et à opérationnaliser cette nouvelle entité, en établissant des structures de gouvernance communes et en renforçant la coopération économique et militaire.

Réactions et Perspectives

La création de la Confédération de l'AES a suscité des réactions mitigées. Tandis que les membres de l'alliance voient cette initiative comme un moyen de renforcer leur souveraineté et de mieux coordonner leurs efforts de sécurité, la CEDEAO et d'autres acteurs internationaux expriment des préoccupations quant à la stabilité de la région. La CEDEAO a notamment rejeté la décision de retrait de ses membres, arguant qu'elle ne pouvait être effective qu'après un délai d'un an conformément à son traité.

En conclusion, la Confédération de l'Alliance des États du Sahel représente une nouvelle dynamique dans la région, avec des implications importantes pour la sécurité et la gouvernance. Cette évolution reflète la volonté des États du Sahel de prendre en main leur destin sécuritaire et économique, tout en posant de nouveaux défis pour les relations régionales et internationales.