Sommet de l'AES à Niamey : Un Nouveau Chapitre pour le Sahel en Quête d'Autonomie

Une Alliance Nouvelle Face aux Défis Régionaux

Le 6 juillet 2024, Niamey, la capitale du Niger, sera le théâtre d'un événement historique avec le premier sommet de l'Alliance des États du Sahel (AES), regroupant le Mali, le Burkina Faso, et le Niger. Ce sommet symbolise un nouveau chapitre de coopération entre ces nations, qui ont récemment quitté la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) dans un contexte de désaccords politiques et de lutte contre les djihadistes.

Un Contexte de Séparation

Ces pays, dirigés par des régimes militaires suite à des coups d'État successifs, cherchent à redéfinir leurs alliances et stratégies régionales. Leur départ de la CEDEAO en janvier 2024 était un signal fort de leur volonté de prendre en main leurs affaires sans l'interférence perçue de puissances étrangères, notamment la France, l'ancienne colonisatrice.

Vers une Nouvelle Dynamique Régionale

Ce sommet est une occasion pour ces pays de consolider leur coopération en matière de sécurité et de développement économique. Face aux défis sécuritaires majeurs, notamment les attaques djihadistes dans la région des trois frontières, une collaboration renforcée est cruciale. En mars, ces pays annonçaient la création d’une force conjointe antidjihadiste, marquant une étape importante dans leur engagement commun contre l'insécurité grandissante.

Des Alliances Nouvelles

L'AES se tourne également vers de nouveaux partenariats internationaux, avec des pays comme la Russie, la Turquie, et l'Iran, considérés comme des alliés plus alignés sur leurs intérêts actuels. Ces relations sont vues comme des alternatives aux liens traditionnels avec l'Occident, offrant des opportunités de soutien militaire et économique adaptées à leurs besoins spécifiques.

Vers une Intégration Économique Approfondie

Au-delà de la sécurité, l'AES envisage de renforcer l'intégration économique entre ses membres. Les discussions incluent des projets ambitieux tels que la création d'une monnaie commune, visant à renforcer l'autonomie financière de la région par rapport au franc CFA, monnaie garantie par le Trésor français. Ce projet de monnaie commune serait un pas significatif vers une indépendance économique plus grande.

Conclusion

Le sommet de l'AES à Niamey n'est pas seulement un événement politique; il est le symbole d'une aspiration à une nouvelle forme de souveraineté et de collaboration régionale. En cherchant à définir leur propre chemin en matière de sécurité et de développement économique, le Mali, le Burkina Faso, et le Niger montrent leur engagement envers une vision commune qui respecte leurs intérêts et répond à leurs défis spécifiques. Ce sommet pourrait donc marquer le début d'une ère nouvelle pour le Sahel, caractérisée par une solidarité régionale renforcée et des partenariats stratégiques diversifiés.