Crise alimentaire au Niger en 2023: des perspectives inquiétantes pour cette année.

Le Niger a été confronté à une grave crise alimentaire en 2022, qui a été atténuée par la réponse rapide du gouvernement et de ses partenaires. Cependant, selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA), les perspectives pour l'année prochaine sont inquiétantes. Selon le Cadre harmonisé de novembre, 2,9 millions de personnes pourraient être en insécurité alimentaire aiguë sévère pendant la période de soudure (juin-août). Bien que ces chiffres soient inférieurs à ceux de l'année dernière, ils restent nettement supérieurs à ceux d'une année normale, telle que 2020/21, et sont les plus élevés depuis la mise en place du Cadre harmonisé au Niger en 2012.

La situation est également préoccupante en matière de malnutrition, avec un taux de malnutrition aiguë globale de 12,2%. Près de 300 000 enfants de moins de 5 ans souffrant de malnutrition aiguë sévère ont été admis pour traitement entre janvier et septembre, avec 12% de cas avec complications médicales. Sur la même période, 275 000 enfants de 6 à 23 mois ont été traités pour malnutrition aiguë modérée grâce à l'appui du Programme alimentaire mondial (PAM).

La crise alimentaire au Niger en 2022 a été causée par une combinaison de facteurs, notamment la mauvaise campagne agro-pastorale de 2021/22, la crise des prix, les déplacements forcés et l'insécurité civile. Les ménages vulnérables ont été confrontés à une soudure plus précoce et plus prolongée que la normale, et ont donc largement eu recours à des stratégies d'adaptation négatives affectant leurs moyens d'existence, telles que l'endettement, la vente de terres ou de biens productifs. Ces impacts auront encore des conséquences néfastes en 2023.

Bien que la réponse rapide du gouvernement et de ses partenaires ait permis d'éviter une crise majeure en 2022, il est important que des mesures soient prises pour améliorer la résilience des populations face à ces crises récurrentes. Cela inclut la mise en place de programmes de développement agricole et de gestion des ressources naturelles, ainsi que l'amélioration de l'accès aux services de base tels que l'éducation et la santé. Seuls de tels efforts peuvent aider à assurer la sécurité alimentaire et à atténuer les effets de la malnutrition dans le pays.